C'était en écoutant les tictacs des aiguilles que le petit garçon attendait pasciemment la fin de l'écoulement du temps avant son retour. L'écran diffusait des images abandonnées de la vue de quelques spectateurs et les voix des protagonistes rivalisaient, sans succés, contre les claquements vifs de l'horloge. Un combat perdu d'avance car le cardan l'obsédait. Le seul bruit qui retentissait à ses oreilles, un tictac sans fin qui après que l'aiguille ait fait un tour, recommençait son rituel narquoisement en s'arrêtant devant chaque chiffre soixante fois de plus. Il avait quitté l'idée de montrer un seul signe de vie autre que ses pupilles sivant l'avancement des secondes.
"15...16...17..."
Ce jeu était loin d'être le plus amusant, mais au moins, aucune surprise innatendue ou désagréable lui éclaterait à la figure et de plus, compter jusqu'à soixante lui convenait parfaitement: il n'avait pas réussit à retenir les nombres au-delà de soixante-dix.
Se perdant dans ses comptes, il se remémorait celui qu'il attendait si courageusement -surtout qu'il aurait été facheux de l'oublier à cause d'un stupide lavage de cerveau par les secondes pour se réveiller et se demander ce qu'il faisait là- et ne s'appercevait plus que ses membres s'engourdissaient à force de rester debout, devant ce mur où était accrochée cette horloge diabolique dont la passivité musicale se répétait. Il lança furtivement un froncement de sourcils à cette sadique joueuse d'impatience et se rappela la chaleur de ses bras fraternel, à lui, celui qu'il lui avait tout appris, l'emportant dans son aura abondante de tendresse et de gentillesse à son égard qui était, pourtant, si lourde de tristesse et de malancholie. Il baissa les yeux dans un relachement et se reprit presque aussi vite: "30...31...32..."
Il avait des yeux profonds à l'iris mauve qui ne laissaient transparaître aucune émotion à part un air légèrement dédaigneux pour certains, qui n'était rien d'autre que de la rêverie. Ses grands cils pourpres lui donnaient une apparence plus féminine avec ses longs cheveux blancs ondulant le long de son corps, ce qui n'était pas commun pour un jeune homme (faut le reconnaître Oô'). Mais Hajime se fichait bien de l'apparence de Kiyoshi, il n'avait jamais vu d'autres êtres humains à part ceux que lui imposait les émissions bien ennuyeuses devant lesquelles il jouait d'habitude. Il n'avait jamais fait attention aux caratéristiques particulières de celui qui, enfaite, le gardait captif sans qu'il ne comprenne encore ce concept.C'était sa façon de passer ses fins d'après-midi, fixer inlassablement les battements de son coeurs se répercuter au rythm de l'horloge.
"45...46...47..."
La tention montait au fur et à mesure que les secondes passaient, et l'attente grandissait comme le son des tictacs faisait augmenter le bourdonnement sanguin croissant dans ses timpans. (que d'augmentation!)
"48...49...50..."
Un léger cliquetis fit parler le mécanisme de la serrure. Il jeta un vif regard vers la porte et continua en percéverant à compter avec plus de conviction, ressentant son visage chauffer.
"51...52...53..."
Ce son était plus viavnt et chaleureux rendit ses mains fermées en poing encore plus brûlantes et moites.
"54...55...56..."
La poignée de la porte tourna lentement sur elle-même.
"57...58..."
Hajimé ne pu réprimer le sourire qui s'élargissait allégrement sur son visage d'enfant joueur, et termina, en retenant toute son excitation, en bonne et dûe forme son décompte "59...60", pour qu'apparaîsse ponctuellement, devant lui, le visage aux traits fatigués et étrangement souriant de Kiyoshi.
Ce fut à la fermeture de la porte qu'il put rendre officiel son bonheur et il laissa exploser sa joie, ses bras frêles grands ouverts à l'invité. Le rythme de son coeur avait vaincus les battements singulièrement fatidique de la vie.